Le cirque des mirages

arton22_1-thumb_3.png Franchement l’un des plus beaux projets auxquels il m’a été donné de participer, ce qui peut sembler paradoxal pour un duo piano/voix en concert. Et pourtant il est rare que l’énergie de la scène arrive à transpirer à ce point jusqu’au mixage final d’un album "en public"...
Album « En Public », Café de la Danse / Philips / Universal, 2004

For those with an eye for the finer details, we salute you..

L’ensemble de l’album provient d’un total de six concerts enregistrés au Forum Léo Ferré.

Une fois le choix des versions à retenir effectué par le tandem Parker-Yanowski, nous nous sommes retrouvés, le lendemain même de la fête de la musique pour quelques jours de mixage au studio Custom de Mark Haliday.

J’ai commencé par importer dans ProTools l’ensemble des concerts en les laissant jouer en parallèle de manière à minimiser les différences de couleur sonore entre les différents concerts tout en étant en mesure d’utiliser les mêmes effets sur les diverses pistes d’instruments et d’ambiances. Cette première étape achevée, il nous était possible de nous concentrer sur les montages entre les chansons. L’ordre du concert a été totalement respecté, mise à part la suppression de quelques titres. Cette perte est fort heureusement compensée par l’ajout d’un CD-Rom bonus avec des vidéos. De même, le texte d’introduction de « La véritable histoire du christiannisme » a du être amputé d’une référence à un mégot, trouvé par Fred, que la loi Évin n’aurait peut-être pas toléré sur un disque...

La possibilité d’automatiser égalisation et paramètres d’effets a grandement été mise à contribution pour servir l’ambiance de chacun des titres sans pour autant casser la continuité du concert. L’introduction du « Terrible enfant à gueule de chien » constitue un bon exemple et vous pourrez remarquer que la réverbération sur le piano y est au début assez longue tandis que les graves du même piano sont franchement coupés (pour atténuer l’extrême bas généré par la pédale de l’instrument). On passe ensuite progressivement à l’ambiance et à la couleur "standards" des morceaux.

L’une des quelques (rares) vertus de l’expérience est sans doute d’apprendre à reconnaître que les choses qui paraissent simples - comme un piano et une voix par exemple, présentent des difficultés techniques à la fois insoupçonnées et par là même, passionnantes. Le son aussi a son noir & blanc...