DRM en bon français

Le Journal Officiel du 26 octobre 2006 nous apprend que la Commission générale de terminologie et de néologie vient de donner une traduction officielle au sigle anglais DRM...

Cocorico

On le sait, en France, on a pas de pétrole mais on a des idées...

Ladite commission vient donc de traduire le très anglais Digital Rights Management (DRM) par Gestion des Droits Numériques.

Et c’est sur des coups comme ça qu’on sent bien l’intelligence en action. Il est vrai que dans la langue de Shakespeare il existe deux manières de décomposer ce sigle :

Digital Rights c’est à dire qu’on parle de droits numériques, et Management qui signifie qu’on parle de la Gestion des Droits Numériques. C’est la solution retenue par la Commission.

Posons alors la question à un juriste pour savoir ce que sont ces "Droits Numériques". Réponse en substance : "inconnus au bataillon".

Il existe bien, le droit d’auteur : c’est celui de la personne qui écrit l’oeuvre, avec des mots ou des notes. Il existe aussi des droits dits voisins : droit de production, de reproduction mécanique, d’interprètation, d’exécution publique, et d’autres encore... mais de droits numériques, point.

Alors, examinons l’autre traduction possible en découpant la phrase différemment :

Digital qui signifie qu’on parle de quelque chose de numérique, et Rights Management qui indique que cette chose est la gestion des droits. Tiens, c’est marrant mais d’un seul coup ça semble beaucoup plus logique, on parle d’un dispositif numérique, comme un programme d’ordinateur par exemple, dont la tâche consiste à vérifier et au besoin contrôler le respect des droits sur un objet donné... c’est la Gestion Numérique des Droits.

D’accord, il est facile de jeter la pierre à une commission dont les spécialités, comme son nom l’indique, sont la terminologie et la néologie et non la technologie (qui est rappelons-le l’étude des techniques). Ce que je souhaite stigmatiser ici n’est pas tant la traduction erronée mais néanmoins désormais officielle de DRM que l’étendue qui semble toujours croissante de l’ignorance qui entoure ces questions...