Denis Olivennes révise l’histoire…

Dans son éditorial du Nouvel Obs de cette semaine, Denis Olivennes semble réécrire l’histoire.

Léon Blum a bien passé en 1946 des accords avec James Byrnes, alors secrétaire d’état des États-Unis d’Amérique, mais il est bien difficile de dire que c’est le français qui en est sorti gagnant. La France alors en situation de quasi-famine avait tant besoin de l’argent proposé par Byrnes que Blum a accepté les deux éléments auxquels tenaient les américains, à savoir que les salles de cinéma françaises soient ouvertes aux productions hollywoodiennes — à l’exception d’une seule semaine par mois — et que ces films soient doublés en français. Ces conditions s’inscrivaient dans le double cadre de la diffusion du modèle de vie et de consommation américains et de la lutte contre les communistes, sachant l’influence que ces derniers avaient alors tant dans la société en général que dans le monde du cinéma en particulier.

En échange, Blum obtint qu’une taxe soit prélevée sur les billets d’entrée de façon à soutenir la création nationale, ce qui détermina la création du CNC. Il semblerait donc infiniment plus exact de dire que Blum est à l’origine de la première licence globale !

Quant à la bonne santé historique du cinéma français, et pendant assez longtemps du cinéma italien également, il est difficile de l’expliquer sans évoquer le fait que ces deux pays ont été précisément coupés du cinéma américain durant les années où leurs régimes respectifs étaient plutôt favorables à Hitler.